VEILLE N°52

Les titres de la presse 

01 au 15 avril 2024


Rédacteurs : Carla Crambert, Amzina Daoussa Deby, Emilie Krezdorn, Josué Nuss-Schildknecht, Sephora Zidoud, Yaëlle Rouault, Inès Le Riche
 


International


1. Guerre Israël-Hamas : « Je pense que ce qu’il fait est une erreur », dit Joe Biden à propos de la politique de guerre de Benyamin Nétanyahou


    Malgré les efforts des négociateurs pour arriver à un accord de trêve entre Israël et le Hamas, Joe Biden a renouvelé ses critiques à l'encontre de la politique de guerre menée contre l'enclave par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, cristallisant les relations diplomatiques entre Washington et Tel-Aviv. Lors d'une interview pour la chaîne hispanophone Univision, le président américain a déclaré : « Je pense que ce qu’il fait est une erreur. Je ne suis pas d’accord avec son approche ». Les États-Unis, pourtant allié historique d'Israël, affichent une impatience croissante face au désastre humanitaire en cours dans le territoire palestinien assiégé par l’armée israélienne. Joe Biden a d'ailleurs qualifié de « scandaleux » le fait que le convoi humanitaire de l’ONG World Central Kitchen ait été pris pour cible par une frappe israélienne, faisant sept mort parmi les membres de l’ONG, et a rappelé la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat. 

   n Néanmoins, suite à une réunion du cabinet de sécurité de Nétanyahou le 9 avril 2024, ce dernier se dit déterminé à lancer une offensive terrestre contre la ville de Rafah, présentée comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza. Cette ville frontalière avec l’Égypte est humanitairement stratégique dans la mesure où elle abrite près d'un million et demi de personnes selon l’ONU. 

    Pour rappel, les États-Unis apportent des milliards de dollars d’aide militaire à Israël, mais exigent que ce dernier en fasse davantage pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire. Si Israël a annoncé l’ouverture « temporaire » de nouveaux points de passage à Gaza, notamment à Erez dans le Nord, la Maison Blanche attend des « résultats », d'autant plus que des américains figurent toujours parmi les 135 otages du Hamas.


2. L’Iran a saisi un navire « lié » à Israël dans le Golfe, près du détroit d’Ormuz


    L’agence officielle du gouvernement iranien Irna a annoncé que les forces spéciales maritimes Iraniennes des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, avaient saisi le 13 avril un porte-conteneurs au cours d’une opération près du détroit d’Ormuz. Le porte-conteneurs Aries, qui a été saisi, est géré par une société appartenant au milliardaire israélien Eyal Ofer. 

    L’armée israélienne a par la suite déclaré que l’Iran « subira les conséquences de son choix d’aggraver davantage la situation ». 

    Cette saisie intervient dans un contexte de vives tensions depuis le début de la guerre en octobre entre Israël et le Hamas palestinien dans la Bande de Gaza. Ces tensions ont escaladé avec l’attaque meurtrière contre le consulat iranien à Damas le premier avril dernier tuant des officiers du régime dont le général Mohammad Reza Zahedi, une attaque qui a été imputée à Israël à laquelle Téhéran a menacé de riposter.


3. La Russie envoie des formateurs militaires et un système de défense aérien au Niger, selon la télévision d'État du Niger


    L'arrivée d'instructeurs militaires russes au Niger, accompagnés d'un avion chargé d'équipements militaires, marque une étape importante dans le renforcement des liens sécuritaires entre le pays d'Afrique de l'Ouest et Moscou. Cette initiative fait suite à l'accord conclu en janvier par le gouvernement militaire nigérien pour intensifier la coopération militaire avec la Russie, suite à l'expulsion des forces françaises qui luttaient contre les rébellions djihadistes dans la région du Sahel. 

    La télévision d'État RTN a diffusé une vidéo montrant un avion cargo militaire russe arrivant à l'aéroport de Niamey et déchargeant son équipement. Selon le rapport de la chaîne, les derniers équipements militaires et instructeurs de la défense russe sont arrivés suite à un récent accord entre la Niamey et le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier vise à installer un système de défense aérien afin d'assurer le contrôle complet de l'espace aérien nigérien.nUn instructeur interviewé par la RTN a souligné que leur présence au Niger visait à former le personnel militaire local à l'utilisation de l'équipement fourni. Il a également souligné l'importance de développer la coopération militaire entre les deux pays pour promouvoir les spécialités militaires. 

    Cette initiative intervient après la décision du Niger, mi-mars, de révoquer son accord militaire avec les États-Unis, qui permettait à du personnel du Pentagone d'opérer sur son territoire à partir de deux bases, dont une base de drones construite pour plus de 100 millions de dollars. La coopération entre le Niger et la Russie va au-delà de la simple fourniture d'équipements militaires. En effet, le général Abdourahamane Tiani, chef du gouvernement militaire nigérien, a eu une conversation téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, au cours de laquelle ils ont discuté d'une « coopération stratégique mondiale » contre les menaces actuelles. 

    Cette évolution marque un tournant significatif dans les relations internationales au Sahel, marquées par la recherche de nouveaux partenariats stratégiques en matière de défense et sécurité.


4. Le Rafale devrait être le prochain avion de combat de la Serbie

    La République de Serbie, longtemps dépendante de la République Fédérale de Russie en matière d'importations d'armement, serait en pourparlers avancés avec Dassault Aviation pour obtenir une livraison de près de 12 avions de chasse Rafale. Alors qu'il était en visite officielle en France du 8 au 9 avril dernier, le président Serbe Aleksandar Vučić a annoncé avoir obtenu un accord concret de livraison lors de ses discussions avec le président de la République Emmanuel Macron, avançant qu'un contrat d'armement devrait être signé dans les deux prochains mois. Lors de cette visite d'État, Aleksandar Vučić avait par ailleurs eu l'occasion de rencontrer des hauts dirigeants du Ministère des Armées ainsi que des cadres de Dassault Aviation. Tout comme son voisin croate qui avait déboursé en 2021 près de 3.2 Milliards de dollars pour une douzaine de Rafale, la Serbie pourrait voir aux côtés de l'Arabie saoudite, l'arrivée du joyau de l'aviation de combat français dans son armée de l'air alors dépendante du Mikoyan-Gourevitch MiG-29 Fulcrums russe. Cet accord de livraison d'armement permet enfin à la Serbie d'entretenir des liens militaires plus poussés avec la France, elle qui n'est ni membre de l'Union européenne, ni de l'OTAN.

 

Armement

 

5. La Royal Navy va accélérer l’intégration d’armes laser à bord de ses navires

    En janvier 2024, le ministère britannique de la Défense s’était félicité du succès du « premier tir d’une arme laser de haute puissance contre des cibles aériennes » au Royaume-Uni. Lancé en 2017, il s’agit du système « DragonFire » développé dans le cadre d’un programme par le Laboratoire des sciences et technologies de la défense. Le DragonFire est extrêmement précis : il peut atteindre une pièce d’une livre sterling à un kilomètre. Cela a été démontré lors d’un essai réalisé dans les îles Hébrides. 

    Alors que la Royal Navy envisageait d’installer ces armes laser à bord de certains navires pour 2032, le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, a annoncé le 12 avril que le processus serait finalement accéléré. Le Royaume-Unis disposera donc de lasers capables d’abattre des missiles à la vitesse de la lumière. Le système DragonFire « montre que le Royaume-Uni est à la pointe de la technologie militaire. Nous ne tarderons pas à le remettre entre les mains de nos militaires pour faire face aux menaces auxquelles nous sommes confrontés », a aussi affirmé Grant Shapps. Ces armes laser commenceront à être installées à bord des navires de la Royal Navy à partir de 2027, soit cinq ans plus tôt que prévu. Le DragonFire complètera également les systèmes déjà en service de surface-air comme le Sea Ceptor ou le Sea Viper. 

    Cependant, les Etats-Unis ont été les premiers à mettre au point des systèmes similaires tels que DE M-SHORAD (Directed Energy Maneuver Short-Range Air Defense) installé sur un blindé Stryker, et HELIOS (High Energy Laser with Integrated Optical-Dazzler and Surveillance) destiné à l’US Navy. Enfin, la France, l’Allemagne et Israël sont aussi dans la course avec les dispositifs Helma-P, Rheinmetall et Iron Beam.

 

6. La firme turque ASELSAN remporte un contrat pour la modernisation des principaux chars de combat Leopard 2A4 chiliens

    Le géant turc de la défense, Aselsan, a annoncé l'ouverture d'un nouveau bureau en Amérique latine, à Santiago du Chili. Ce mouvement stratégique a été salué par Ahmet Akyol, le directeur général d'Aselsan, comme un pas décisif vers une croissance durable dans la région. L'inauguration du bureau, baptisé Aselsan Amérique Latine, s'est déroulée lors du salon aéronautique FIDAE 2024 au Chili, en présence du sous-ministre turc de la Défense nationale. 

    Cette expansion s'inscrit dans une période de croissance significative pour Aselsan : des revenus en forte hausse en 2023 atteignant 7,4 milliards de livres turques et des exportations jouant un rôle majeur pour 601 millions de dollars en contrats en 2023. Avant cette annonce, Aselsan opérait déjà dans une douzaine de pays en dehors de la Turquie, principalement dans l'hémisphère oriental. L'expert en défense turque, Can Kasapoglu, estime que cette ouverture en Amérique latine aidera Aselsan à diversifier ses exportations et à pénétrer davantage le marché mondial du sud. Cette initiative intervient après qu'Aselsan ait remporté un contrat pour moderniser la flotte de chars Leopard 2A4 de l'armée chilienne, renforçant ainsi sa présence dans la région. 

    Le choix de l'Amérique latine comme cible d'expansion s'explique par son potentiel de croissance et son désir de renforcer ses capacités militaires. Cela ouvre également la voie à de nouvelles opportunités pour Aselsan dans des marchés émergents où les menaces militaires ne sont pas aussi pressantes qu'ailleurs.

 

Défense

 

7. Le système de lutte anti-drones PARADE sera-t-il opérationnel avant les Jeux olympiques de Paris ?

    Mises à l’épreuve lors des exercices Coubertin 1 et Coubertin 2, organisées en novembre 2023 et en mars 2024, certaines capacités de lutte anti-drones (LAD) n’ont a priori pas été à la hauteur des espérances qui avaient été placées en elles. C’est notamment le cas du système Parade [Programme de protection déployAble modulaiRe Anti-DronEs], qui a fait l’objet d’un marché notifié à Thales et à CS Group par la Direction générale de l’armement (DGA) en 2021, pour un montant de 350 millions d’euros. 

    À ce propos, Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, expliquait en mai 2023 que “le système a été développé en douze mois et est en phase d’opération et de vérification”, ce à quoi il ajoutait que le retard de trois mois était lié à “des difficultés d’approvisionnement et de qualification industrielle de sous-systèmes”. 

    Lors de Coubertin 2, le système Parade aurait été décevant et se serait même révélé moins performant que lors de Coubertin 1, en ne réussissant qu’à repérer un drone malveillant sur trois, à seulement 800 mètres de distance. 

    Malgré la menace terroriste, il n’est pas question, pour le moment, d’un quelconque plan B pour la cérémonie d’ouverture des JO qui consistera en une parade nautique sur la Seine. Toutefois, la cérémonie étant particulièrement vulnérable à une attaque de drones, le système BASSALT pourrait représenter une alternative pour la lutte anti-drones selon une source sécuritaire auprès de l’AFP.

 

8. La jeunesse et les questions de défense : les ambitions réformatrices de Sébastien Lecornu

    Vendredi 5 avril 2024, le ministre de La Défense énonçait sur LCI ses ambitions concernant la jeunesse notamment. 

    Considérée comme « fourre-tout » d’après Sebastien Lecornu, la JDC doit faire l’objet d’une réforme selon lui. En s’inspirant du modèle de service militaire en vigueur en Norvège, en Suède et au Danemark, il s’agirait de « remilitariser » la journée de la citoyenneté. Ce projet de modernisation touche également le recensement. Le ministre envisage « un vrai recensement des compétences » qui s'adapterait entre autre à l’ évolution du numérique. 

    L’objectif de doubler le nombre de réservistes figure aussi à l’agenda du Président de la République Emmanuel Macron et il est donc question d’attirer l’attention des jeunes sur les sujets de défense en les sensibilisant aux enjeux de l’armée française.

 


Association Panthéon-Sorbonne Sécurité Défense (P1SD)

PANTHÉON-SORBONNE SÉCURITÉ-DÉFENSE

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

12 Place du Panthéon

75005 Paris

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